Histoire sans fin, la ressourcerie de Venelles
Une ressourcerie donne une seconde vie aux objets collectés grâce aux dons. Elle fonctionne grâce à l’engagement des citoyens qui y apportent chaque jour ce dont ils n’ont plus l’utilité. Cette démarche permet de réduire les déchets produits, de lutter contre le gaspillage et la pollution. En favorisant le tri, elle sensibilise à un mode de consommation plus respectueux de l’environnement. Les objets nettoyés et réparés y sont vendus à prix modiques, accessibles à tous.
Elle contribue aussi au développement de l’économie locale en créant des emplois pérennes et en facilitant l’insertion des personnes éloignées du marché de l’emploi. Lieu de création de lien social, d’apprentissage et de partage d’expertise, elle participe à la dynamique économique du territoire en fédérant de nombreux acteurs publics, privés et associatifs autour d’un objectif commun : concilier activité économique et équité sociale.
Histoires sans fin fait partie du réseau national des ressourceries, s’inscrivant ainsi dans une démarche écologique et solidaire. Elle se trouve dans le département des Bouches-du-Rhône à Venelles. Pour mieux comprendre son fonctionnement nous avons interviewé la responsable du site, Katia Harmand-Soury.
- Depuis combien de temps travaillez-vous dans ce domaine ?
"Je travail dans cette ressourcerie depuis mai 2020, j'ai commencé juste après le premier confinement ça va donc faire 3 ans."
- Qu’est-ce qui vous a fait travailler dans une ressourcerie plutôt qu’un autre type de magasin ?
"Par pur hasard, j'ai travaillé 15 ans en épicerie fine. Après avoir eu mon enfant j'ai décidé de travailler dans un autre domaine et j'ai vu que la ressourcerie de Venelle recrutait quelqu’un pour la vente. Vu que j'avais des compétences dans ce domaine j'ai décidé de postuler et j'ai été prise pour le poste."
- Comment définirez-vous la consommation ?
"Dans le domaine de la ressourcerie il y a 2 aspect de consommation :
Il y a les dons, les gens viennent donner leurs objets tous les matins, on voit bien que les gens ont beaucoup de choses à donner. Les dons se font tous les jours et on reçois une très grande quantités d'objets dont beaucoup qui sont non indispensables.
Et il y a les achats effectués sur la boutique : ce sont des achats pour le plaisir et des achats essentiels, ça dépend de la clientèle qui est très vaste. Il y a celle qui vient pour chiner les petits objets de valeurs et ceux qui sont dans le besoin et pour qui acheter du neuf est compliqué.
En ce moment vu le contexte socio-économique qui est un peu difficile on connait un haut gain de vente sur toute sorte d’objets."
- Et la surconsommation ?
"Pour moi la surconsommation c'est le fait d'acheter en exagérant, sans réfléchir à notre réel besoin. Les personnes vont acheter des choses dont ils en n'ont pas réellement besoin au final et qu'ils vont laisser au fond d'un tiroir ou alors qu'ils vont s'en débarrasser quelque mois après alors que l'objet est encore tout neuf."
- A travers la ressourcerie, constatez vous les effet de la surconsommation ?
"Oui on reçoit beaucoup d’objets neufs ou pas neufs, on accueille, en moyenne, au moins 500kg d’objet minimum par jour. C'est des objets de tout genre (livre, CD, DVD, vaisselle etc...) neufs ou récents."
- Suite à des constatations ou à une prise de conscience, avez-vous changé votre manière de consommer ?
"Oui ça a vraiment changé mon quotidien. J'étais déjà cliente chez Emmaüs et je fréquentais aussi beaucoup de vides greniers mais désormais je n’achète vraiment plus du tout de neuf. Je ne me sers qu'en seconde mains et je trouve même les choses hors de prix quand je vais en magasin."
- Avez-vous des conseils à donner aux personnes voulant faire de même ?
"Tout d'abord je dirai de se poser les bonnes questions avant d'acheter : Est-ce que j'en ai vraiment besoin? Est-ce que je vais vraiment m'en servir? Est-ce que je ne peux pas l'emprunter à quelqu'un de mon entourage au lieu de l'acheter? Qu'est ce que je vais en faire après? Puis quand on ne veux plus de quelque chose il faut penser à le donner au tour de sois, à ses proches, aux associations. Il faut arrêter d'être dans l'achat immédiat de neuf avoir une certaine réflexion avant de passer à l'action."
- Vers quels magasins vous tournez vous pour acheter vos bien ?
"Je me tourne vers les friperies, les ressourceries, les vides greniers, Emmaüs ou vers des sites tels que le BonCoin, Vinted,etc..."
- Sauriez-vous définir ce qu’est une consommation responsable ?
"Pour moi une consommation responsable c'est lorsque la consommateur va faire attention à ce qu'il achète, il va faire attention à l'impact environnemental, social etc. Sa consommation va donc être bien plus respectueuse de l'environnement que la consommation sans réflexion."
- Pensez-vous qu’acheter régulièrement, quand il y a le besoin, dans une ressourcerie fait être en partie un consommateur responsable ?
"Ça dépend de l’attitude et de pourquoi on vient en ressourcerie, il y en a qui viennent pour essayer de faire de l’argent car c’est aussi un métier pour certain de fréquenter les ressourceries (acheter en ressourcerie puis re-vendre derrière plus cher). Il y a ceux qui viennent car il considèrent la seconde main comme « plus saine » et qu’il faut arrêter d’acheter du neuf, et il y a ceux qui n’ont pas le choix par rapport à leurs moyens . Donc même si la démarche est bonne à la base ça ne fait pas de tout le monde un consommateur responsable."
- Considérez-vous que les ressourceries soient une solution pour lutter contre la surconsommation ?
"Il y de plus en plus de ressourcerie donc c’est un bon signe de changement dans l’esprit des gens. Ce qu'il y a c'est que les gens ont besoin de passer un cap mentalement par rapport à la qualité des objets et donc les ressourceries doivent être en capacité de présenter des choses de qualité et en bon état.
Malgré ça il y a quand même de plus en plus de gens qui viennent dans les ressourceries et qui les fréquentes car oui ça devient important, les gens sont mieux informés sur l'industrie et ses impacts car on communique beaucoup plus, c'est grâce à cette connaissance de causes que les gens arrivent à passer plus facilement le cap."
- Katia Harmand-Soury, Responsable de la ressourcerie Histoire Sans Fin
Contact : contact@histoires-sans-fin.fr Téléphone :04-42-51-34-54 Adresse : 6 allée des platanes
13770 Venelles site internet:
Histoires sans fin à Venelles fait partie du réseau national des ressourceries, s'inscrivant ainsi dans une démarche écologique et solidaire.
https://www.histoires-sans-fin.fr